À lire d’une traite.
Quelles sont les personnes en qui vous avez le plus confiance ?
Quelles sont les personnes qui connaissent votre bon comme votre mauvais ?
Quelles sont les personnes à qui vous donneriez un double de vos clefs ?
Comment transmettez-vous et comment vivez-vous la confiance ?
Qu’est-ce qui fait vivre la confiance mutuelle entre les humains ?
À cette dernière question, leurs faiblesses diront certains, leurs forces diront d’autres. La confiance est une denrée qui se fait de plus en plus rare. À qui la faute ? À celles et ceux qui cherchent et cultivent la faute justement.
Pendant des temps immémoriaux, l’humain a vécu en s’inspirant de ce qui lui était donné. Dans un esprit d’harmonie avec la nature et de ce dont il disposait, il survivait puis vivait. Par innocence ou par naïveté, il a dû composer avec l’incertitude, et avoir une foi immuable en l’avenir pour se développer, et devenir celui qu’il est aujourd’hui. S’il est une constance dans cette évolution, elle réside dans la confiance.
Au gré des aléas de Mère Nature puis au gré des aléas de sa psyché, l’humain a petit à petit composé avec son environnement. Toujours avait-il confiance en cet avenir, et ces multiples futurs qu’il construisait avec ses semblables.
Mais un jour, la limite fut dépassée. L’humain n’a plus composé avec l’environnement, mais l’a subordonné au gré de sa volonté, puis de sa vanité. Découvertes sur découvertes, l’humain a construit ce qu’il appellera par la suite progrès. « Dieu est mort », nous écrit Nietzsche dans le Gai Savoir. Nous avons tué Dieu et la spiritualité qui l’accompagnait. Nous l’avons tué au profit de conceptions technique et économique du progrès. Cette évolution a neutralisé la notion de confiance, en la transposant de l’Homme à la machine, qui aujourd’hui semble diriger nos vies de la même manière que nous la dirigeâmes jadis.
Ordinateurs, smartphones, Intelligence Artificielle, Blockchain et j’en passe. Notre existence entière est désormais intimement liée à la technologie pionnière. Nous avons donné le pouvoir à ce qui jadis n’était qu’une conception illusoire de l’avenir. 1984, L’arbre de la science, L’Utopie, Melancholia, Le Dernier Homme1 et j’en passe. Les dystopies et les récits d’anticipation ne font que décrire un futur terne et morose. Comme si le sort de l’humanité et du monde était déjà scellé, et ne se conjuguait plus qu’avec fatalité.
Il n’en est rien. Cette fuite en avant ne fait que traduire une lucidité flagrante du monde que nous avons bâti, et qui, semble-t-il, a fait son temps. L’humain en quête de sens est aujourd’hui lucide, et en mesure de changer les choses pour se retrouver avec lui-même et l’altérité. Il n’est de confiance que là où réside l’incertitude, et nous avons tous besoin de cette incertitude pour cultiver notre plénitude.
J’espère que vous allez toutes et tous bien. Cette newsletter présente une touche légèrement différente des autres, mais j’en avais envie. Du moins, j’en avais envie pour partager ce que je voulais sur ce sujet de confiance.
Vous le savez, j’échange très régulièrement avec mon entourage sur les incertitudes en général, et notamment dans le cadre de la gestion de patrimoine. Étant reliée à deux variables d’incertitude, à savoir le temps et ce que nous pensons être la valeur de l’argent, la gestion de patrimoine est une parfaite candidate pour aborder la notion de confiance.
La confiance nous sert d’étalon de mesure des relations humaines. C’est en ayant confiance que nous parvenons à construire un lendemain qui soit aussi agréable à vivre pour nous que pour nos descendants.
Cette notion de confiance a malheureusement été bafouée, et nous en aurons de nouveau de merveilleuses illustrations lors des élections de 2022. Des gens voteront, et des gens seront déçus. Pourtant, ils continueront à voter, car ils ont confiance en l’avenir. Et cela, personne ne peut le leur enlever, ce que je trouve d’autant plus louable.
La relation avec l’autre, que cela soit dans la sphère personnelle comme professionnelle, se base sur une confiance mutuelle. Sans elle, le lien est rompu et la confiance laisse le pas à la méfiance. Comprendre l’humain, c’est avant tout comprendre cette notion de confiance.
Comment donc se fier à celles et ceux qui nous entourent ? Comment séparer le bon grain de l’ivraie ? Comment faire confiance lorsque la majeure partie des indicateurs qui nous entourent nous poussent à concevoir et ressentir l’inverse ?
J’ai bien une réponse qui fait partie de mes principes de vie. Toutefois, étant toutes et tous différents, ce principe n’est pas nécessairement applicable à d’autres. Mais je vous le partage quand même, car c’est avec cette dynamique que j’aborde la gestion de patrimoine, et plus généralement, la vie, rien que ça.
Je suis là, et c’est tout. Ne rien forcer, ne rien attendre, juste être là. Répondre avec bienveillance et authenticité, et ne jamais forcer. Être là est mon meilleur moyen de pouvoir être présent pour l’autre et le comprendre. Être là, c’est aussi et surtout pour moi un moyen d’observer, plus que de regarder, écouter plutôt qu’entendre, et parfois discuter, plus que de parler. Faire une pause et se recentrer.
Cette newsletter est, je pense, l’avant-dernière de 2021. La dernière sera de nature plus pratique et vous invitera à en parler autour de vous. Vous y trouverez des informations concernant la newsletter et vous serez même invités à apporter votre pierre à l’édifice. J’espère pouvoir compter sur vous.
Mais surtout, elle vous donnera de grandes nouvelles concernant La Critique 1357. et son avenir, avec surtout UNE grande nouvelle. Si La Critique 1357. a vocation à vous parler de patrimoine, 1357 permettra de concrétiser la plupart de ce qui a été évoqué. Surprises donc, et des bonnes…
À très bientôt,
1357.
Respectivement de George Orwell / Eugène Huzar / Thomas More / Lars von Trier / J-B de Grainville. Ces œuvres (livres et films) abordent avec puissance la notion d’après fin des hommes et du monde. Pour les amoureux de vocabulaire, nous pouvons utiliser le terme d’eschatologie.